La petite Anatolie de Bruxelles

En plein cœur de la commune de Schaerbeek réside une partie de la communauté turque de Bruxelles. Ambiances et scènes de vie.

Un quartier de Bruxelles aux repères différents

« Trois bières pression, SVP. » La serveuse fait signe de ne pas comprendre. Après de vaines explications, trois Jupiler en bouteilles atterrissent sur la table, versées dans des verres de jus d’orange. Commander des bières n’a pas l’air très fréquent dans ce café de la rue des Palais. Un drapeau turc trône sur le comptoir. Le client inhabituel réalise vite qu’il n’est pas dans n’importe quel quartier de la ville.

Source: Benoît Theunissen

Malgré plusieurs façades dans le style art déco, typiques de l’époque de nos grands-parents,  les environs de l’église Sainte-Catherine respirent la différence culturelle. La communauté turque y a élu domicile.

Ici, les habitudes de vie diffèrent d’un autre quartier de la capitale. Les épiceries halal à la plupart des coins de rues, les linges pendus aux fenêtres, certaines inscriptions en turc dans des vitrines de magasins font penser à Istanbul.

Une identité turque forte

A en croire la présence de drapeaux qu’on retrouve aussi bien sur les voitures que sur la devanture de certains commerces, l’identité turque occupe une grande importance aux yeux des habitants. Les agences de voyages offrent à la vue des passants des maquettes d’avion de la compagnie Turkish Airlines. Les paysages aériens de paraboles satellites postées sur tous les toits rappellent également la nécessité d’être en permanence rattaché au pays.

Une ambiance particulière

C’est à travers un dédale de rues et dans une odeur de durums que se déroule une grande partie de l’activité des lieux.  Avant 16 heures, tout est calme. Seuls les trams 94 filent dans les longues rues ternes, mais propres. Les quelques piétons, généralement plus âgés en journée, peuvent entendre résonner contre les façades anciennes et décrépies les bruits stridents du frottement des roues sur les rails.

Les sorties d’écoles marquent le regain de l’activité dans les rues. Principalement sur le parvis de l’église Sainte-Marie, plusieurs scènes de vie se dessinent. L’automne est enfin là, le vent est doux. Quatre bambins trouvent le moment idéal pour jouer au ballon. Ils se faufilent entre les pigeons de la place sans même en effrayer un seul. Tout sur la place semble être habitué à leur présence. Leur balle vole parfois vers l’arrêt de tram, atteint l’un ou l’autre passager. Nul ne bronche. L’un d’eux renvoie le ballon naturellement. Dans d’autres quartiers de la ville, les enfants se seraient sévèrement faits prier d’aller jouer plus loin.

Tout aspire au calme sur la place. Les allers et venues des voitures, les passages du tram, les conversations des habitants, le glissement des feuilles mortes sur les pavés se perdent dans le ronronnement de la ville. Seul le clocher de l’église qui sonne la demie heure me rappelle où je suis.

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