Chômage: querelles autour de la dégressivité

La dégressivité des allocations de chômage se retrouve au cœur des négociations socio-économiques de la semaine. Les négociateurs politiques ne sont pas encore arrivés à un point d’entente sur base de la note du formateur. Leurs conclusions reflèteront-elles les opinions des patrons et syndicats?

Pour certains citoyens, la Belgique n’agit pas assez dans la dégressivité des allocations de chômage. La FEB partage ce point de vue. « Les allocations belges diminuent seulement de 10% en moyenne, explique-t-elle, contre 40% en Europe occidentale. Le syndicat des employeurs se base sur les chiffres officiels de l’OCDE. Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, déplore l’état de la dégressivité des allocations de chômage en Belgique. Il donne l’exemple d’un isolé qui « ne touchera plus que 893 euros après quelques mois. » Alors que le seuil de pauvreté d’un isolé s’élève à 973 €.

 La FEB regrette plutôt les allocations qui « ne sont pas suffisamment activatrices. » Les arguments de Marc De Vos, directeur de l’Itinera Institute, vont dans ce sens. La dégressivité doit être « compensée par un régime d’activation des demandeurs d’emploi », déclare-t-il. » Selon lui, le premier terme sonne trop négativement. Il précise également que ce point ne figure pas dans la note d’Elio Di Rupo. Toutefois, le directeur du think thank économique nuance la connotation de l’activation. « Il faudrait d’ailleurs remplacer le mot  activation par investissement. 

Le syndicat socialiste rejette formellement l’idée d’un système intégré dégressivité-activation. Là où pour la FEB la dégressivité encouragerait certains à chercher un emploi, la FGTB y perçoit un handicap pour les chômeurs. Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne s’exprime à ce sujet : « si l’on baisse les allocations de chômage, on baisse du même couples compléments chômage des travailleurs à temps partiel. » Thierry Bodson mentionne ici la majorité des travailleurs actuels.

Le monde des travailleurs reproche à la FEB de ne pas « s’attaquer aux causes du problème » au détriment des victimes. La secrétaire générale de la FGTB, Anne Demelenne, rétorque entre autre :« limiter les allocations de chômage dans le temps ne fera que déplacer le problème vers les CPAS des communes. » Elle n’oublie pas de mentionner l’état « déjà mal en point financièrement » de ces entités. Thierry Bodson confirme cette idée. Il précise néanmoins qu’il y a davantage de chômeurs de longue durée en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre. L’idée actuellement au centre des débats d’octroyer des allocations élevées au début et de les réduire plus rapidement va « introduire de grosses injustices entre les Régions », précise-t-il. Les CPAS du nord du pays seront donc davantage touchés que ceux du sud.

« Nous avons 500.000 chômeurs qui ne demandent qu’à travailler », expose la secrétaire générale du syndicat socialiste. Ceci pour appuyer le redressement de la Belgique en matière d’emploi depuis 2008. La FEB conclut, à son tour que « les entreprises devront pourvoir 500.000 postes de remplacement au cours des prochaines années. »

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