Les citoyens de l’UE savent que près de 70% de leurs politiques nationales sont prises à Bruxelles. Pour une majorité d’européens, Bruxelle ne reste qu’un nom entendu régulièrement dans les médias, un lieu réservé à une poignée de décideurs politiques et de journalistes. Savent-ils que l’établissement des institutions de l’UE a provoqué le développement d’un véritable microcosme européen unique à Bruxelles? « Brussels Bubble », c’est ainsi que des expatriés ont nommé le quartier européen entre eux.
Un reportage photo au cœur de la capitale européenne.
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Travailler à l’Europe nécessite de s’expatrier seul loin de chez soi. Les loyers dans le quartier européen ne sont pas abordables pour tous. Les expatriés bénéficient de salaires supérieurs de 16% à ceux de leurs collègues belges. Beaucoup optent pour l’habitation en colocation. La multiculturalité s’invite jusque dans les logements
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Les jeunes expatriés qui travaillent avec ou pour les institutions européennes se réunissent dans les cafés de la place du Luxembourg chaque jeudi soir pour les « happy hours ». C’est devenu une réelle tradition. Trouver une chaise pour s’asseoir y est devenu un luxe à ces moments-là.
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Le networking est l’une des principales valeurs inculquées aux jeunes fonctionnaires européens arrivés à Bruxelles. Même quand il pleut, les « happy hours » du jeudi soir représentent une excellente opportunité tisser des liens.
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Les fûts de bière sont sortis jusque sur les trottoirs. L’ambiance de la place du Luxembourg change du tout au tout le jeudi soir.
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La proximité qui règne entre les gens n’est pas toujours à leur avantage. Il est parfois difficile de mettre un pieds dehors après le travail sans croiser un collègue voire son patron.
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De nombreux expatriés fuient le quartier européen aussitôt que le week-end arrive. La plupart des commerces ferment et les possibilités de sortir s’amenuisent.
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Les pelleteuses s’activent devant le Berlaymont, siège de la Commission européenne. Elles relèvent le niveau de la sortie du tunnel qui passe en face. Ces travaux de grande envergure s’inscrivent dans la modernisation de la station de métro et de trains Schuman.
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Les trains traversent le coeur des institutions européennes. Toutefois, le centre-ville de Bruxelles est mieux désservi ferroviairement que le quartier européen, surtout pour les trains internationaux. Des travaux sont donc en cours pour rééquilibrer l’offre ferroviaire entre le centre de la ville et le quartier européen.
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Certaines des plus importantes artères de Bruxelles traversent le quartier européen. Aux heures de pointe, les automobilistes doivent prendre leur mal en patience.
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Mieux vaut éviter de se déplacer en voiture au sein du quartier. Les institutions se trouvent tellement proches les unes des autres. Certains préfèrent bouger à pieds, d’autres optent pour les transports en commun ou le vélo.
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L’UE reste le plus important importateur et exportateur mondial. Les normes techniques adoptées en Europe vont donc souvent être appliquées dans les autres règlementations nationales du reste du monde. De par la place occupée par l’UE sur les marchés internationaux, Bruxelles connait un afflux massif de lobbyistes étrangers. L’American Chamber of Commerce est d’ailleurs l’un des lobbies les plus actifs dans la capitale européenne.
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Les lobbyistes à Bruxelles subissent se trouvent parfois taxés d’avoir une moralité douteuse. Au-delà des clichés, un excellent lobbyiste est quelqu’un qui est toujours présent, patient, a le sens de la sympathie, a toujours des informations intéressantes et a la capacité de créer des liens très facilement. Pratiquer le lobbying implique une relation de travail quotidienne et constante avec les personnes ciblées.
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Les jours de sommet européen, le rond-point Schuman est fermé au public. Seuls les membres de la presse et autres personnes accréditées y ont accès. Le dispositif médiatique mis en place à Bruxelles est proportionnellement inversé à la médiatisation des affaires européennes.
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L’International Press Centre constitue un lieu de passage incontournable pour les journalistes étrangers couvrant les affaires européennes. En plus d’abriter les bureaux de certains correspondants, l’endroit fournit des salles pour des conférences de presse ainsi que des studios et des espaces de travail.
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Des ONG et syndicats profitent des sommets européens pour adresser des messages aux dirigeants de l’Union par le biais de manifestations.
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Au tout début de l’installation des institutions européennes à Bruxelles, il a fallu attirer les premiers fonctionnaires avec des salaires bien au-dessus de la moyenne de l’époque. Aujourd’hui, les travailleurs sont davantage mobiles dans leurs carrières. Les tendances salariales changent. Par exemple, des salaires de base de 3000€ pour des agents contractuels ne sont plus du tout justifiés actuellement. Cela fait d’ailleurs deux ans que les salaires des fonctionnaires ne sont plus indexés. Cette démarche s’inscrit dans un contexte d’austérité.
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Les bâtiments des institutions européennes deviennent parfois la proie de poignées d’activistes. Ils profitent du pôle d’influence incarné par le lieu pour leurs actions.
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Dès que les vacances d’été arrivent, le quartier se vide de toute son animation. La plave esy laissée aux touristes.
Photographs by Benoît Theunissen (All rights reserved)
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