JOURNALISTES, PLEURNICHER NE NOUS RENDRA PAS LE CONGO

05/05/2012

Journaliste-chômeur, pigiste-pigeon, reporter alcoolique, célibataire et névrosé… Ces stéréotypes sont relativement révélateurs de la mauvaise santé d’un pan de la presse. On les a tous déjà entendus et au moins ressortis à une occasion ou une autre. Ca fonctionne une fois pour blaguer. Après une seconde voire une troisième remise de couvert sur le sujet, la plaisanterie a tendance à exaspérer.

Pour ma part, cela fait près de cinq ans qu’on me rabâche les oreilles avec ces clichés défaitistes. Et ce qui m’énerve par dessus tout est d’entendre des jeunes journalistes eux-mêmes alimenter ces idées reçues en se plaignant de leur pauvre situation. « Journaliste freelance, moi jamais ! », peut-on entendre régulièrement parmi les futurs diplômés des écoles de journalisme.

Okay, il y a un souci. La crise des médias ne nous offre pas sur un plateau une carrière professionnelle facile et toute tracée. Mais par pitié, arrêtons de nous plaindre ! Ca ne sert à rien d’être jaloux des rares derniers journalistes des médias publics qui ont leur place assurée jusqu’à leur départ à la retraite. La situation est telle qu’elle est. Pas besoin de s’apitoyer sur un triste sort qu’on ne mérite pas. Pleurnicher n’a jamais rendu le Congo. Il faut jouer avec les cartes qu’on a. Osons gérer les contraintes. Cela signifie accepter de mouiller sa chemise et faire le grand saut… et peut-être se casser la figure. Mais qui se prend les pieds dans la moquette et qui parvient à se relever a tout autant réussi qu’un autre. L’esprit d’entreprendre manquerait-t-il aux nouveaux journalistes?

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